La relance de la mine suscite craintes et espoirs à Murdochville
Une centaine de personnes ont pris part à la rencontre avec les représentants de Métaux Osisko à Murdochville.
Photo : Radio-Canada / Martin Toulgoat
Le projet de relance de la mine de cuivre de Murdochville par Métaux Osisko soulève à la fois des inquiétudes et des attentes au sein de la population.
C'est notamment ce qui ressort de la deuxième séance d'information publique offerte par la compagnie sous la forme d’un café-rencontre, organisée jeudi soir à Murdochville.
Une centaine de personnes y ont pris part, dont Yvan Chouinard, un ex-employé de Mines Gaspé, qui voit d’un très bon œil le retour potentiel de l’industrie minière dans la région.
On ne peut pas être contre ça, on est des gens de mines, des gens de terre, donc bienvenue à Osisko!
a lancé le Murdochvillois. Il a affirmé ne pas être inquiet du manque de logements potentiel que pourrait entraîner l’éventuelle arrivée de nouveaux travailleurs dans la région.
Une centaine de personnes ont pris part à la rencontre avec les représentants de Métaux Osisko à Murdochville.
Photo : Radio-Canada / Martin Toulgoat
Impact sur la rivière York à déterminer
En revanche, Rémi Lesmerises, directeur de la Société de gestion des rivières du Grand Gaspé, demeure sceptique quant à l’impact de cette exploitation sur la rivière York, notamment lors de l’étape du dénoyage du site minier.
Dénoyer : assécher des travaux miniers envahis par l'eau. (Source : dictionnaire Larousse en ligne)
Il espère que son organisation sera informée en amont des données récoltées par la compagnie sur la rivière.
[Nous souhaitons] faire partie des discussions avant la demande d’autorisation au ministère pour le dénoyage de la fosse, pour qu’on puisse faire part de nos préoccupations, de nos besoins en termes de suivi sur la rivière, sur le débit, sur la qualité de l’eau et sur l’apport de sédiments
, a-t-il énuméré.
Les paroles, ça ne suffit pas : ça nous prend des chiffres et, idéalement, des chiffres validés par une tierce partie
, a souligné le scientifique de formation.
Le chef de la direction de Métaux Osisko, Robert Wares, s'est pour sa part voulu rassurant quant à cette étape cruciale de la préparation du site minier.
On sait déjà qu’on ne pourra pas dénoyer durant les crues printanières ni pendant que les saumons remontent la rivière, donc on s’attend à dénoyer 8 mois sur 12
, a précisé Robert Wares sans toutefois pouvoir donner une idée du volume d’eau qui sera déversé dans la rivière.
M. Wares a assuré que toute cette eau ne risque pas de contaminer la rivière.
Suite des opérations à venir
La direction de Métaux Osisko a profité de l’occasion pour préciser son calendrier de réalisation d'ici le début espéré des activités minières, en 2030.
Le chef de la direction de Métaux Osisko, Robert Wares, a fait la présentation du projet devant des citoyens de Murdochville.
Photo : Radio-Canada / Martin Toulgoat
Au cours des quatre prochaines années, la société minière devrait poursuivre ses forages pour préciser les réserves réelles exploitables et réaliser des études environnementales ou socioéconomiques ainsi que des études de faisabilité.
L'objectif de la minière est d'avoir le feu vert de Québec et d'Ottawa pour soumettre son projet au Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) en 2028.
Le but des études et du permis environnemental est de viser l’impact zéro avec un taux de dénoyage suffisamment faible
, a soutenu Robert Wares.
Si le potentiel du gisement se confirme, Métaux Osisko prévoit exploiter le site durant au moins 20 ans et créer 700 emplois.
D’après un reportage de Martin Toulgoat
