Osisko conclut sa transaction avec Glencore pour Mines Gaspé de Murdochville

Métaux Osisko fait un pas de plus vers une reprise de l’exploitation minière à Murdochville en concluant l’acquisition de Mines Gaspé auprès de Glencore.

L’entreprise espère lancer ses opérations commerciales dans un horizon de 2030.

La minière dirigée par un ex-géologue de Mines Gaspé, Robert Wares, achète 100 % de la participation pour une contrepartie de 25 millions $ US sur billet convertible garanti.

« Ça a été long et ardu, mais c’est un grand succès. Ça fait du bien », mentionne le président du conseil et chef de la direction.

Concrètement, la conclusion de la transaction ne change rien dans le plan de match.

« On a encore pour cinq ans de travaux pour bien définir la ressource, faire les études économiques, sociales et environnementales pour arriver à un BAPE et les permis pour la construction de la mine », indique M. Wares.

« Cet été, on continue les forages. On entame la phase 1 des études d’impacts environnementales et cet automne, on va entamer les études économiques préliminaires », ajoute M. Wares.

Osisko a réalisé environ 28 000 mètres de forages à Mines Gaspé conformément au programme recommandé de travaux exposé dans le rapport technique.

De 6000 mètres à 10 000 mètres de forages supplémentaires devraient être réalisés en 2023-2024.

« On s’attend à une teneur moyenne du gisement à 0,33 % à 0,35 % de cuivre. L’importance, c’est le cœur. On aurait peut-être pour cinq ans de production à 0,5 % cuivre. Je ne vous cacherai pas qu’on a besoin d’un prix du cuivre à 4 $ pour que le projet soit rentable », mentionne M. Wares.

L’électrification et la décarbonation de l’économie feront gonfler la demande pour ce minerai, selon son analyse, et le marché est prometteur, d’autant plus que le site est connu.

« Il y a certains risques toujours reliés en raison du prix de la commodité. Mais on avait l’avantage de bien connaître le gisement, les anciennes opérations. Ça nous a donné un gros avantage par rapport à nos concurrents. Pour moi, c’est un retour aux sources », évoque M. Wares.

Métaux Osisko est tenue d’engager au total des dépenses de 55 millions $ pour des travaux d’exploration et de développement et à des fins environnementales, y compris les dépenses nécessaires à l’obtention des permis, sur une période de quatre ans, à compter du 25 mars 2022, des dépenses d’au moins 20 millions $ devant être engagées d’ici le 25 mars 2024.

Jusqu’à maintenant, l’entreprise indique avoir investi 13,7 millions $ au 30 juin 2023.

Parmi les autres aspects de l’entente, Glencore a conservé une redevance de 1 % sur l’ancienne mine à ciel ouvert Mont Copper et de 3 % sur tous autres minerais extraits de Mines Gaspé.

« On se garde un horizon de quatre à cinq ans pour arriver à une décision de production. Par la suite, en supposant une décision positive, on regarde deux ans pour construire la mine et réinvestir dans la ville elle-même. La ville a besoin d’infrastructures pour accueillir de nouveaux travailleurs », suggère le président qui évoque environ 750 emplois à temps plein en mode opération pour l’ancienne ville minière.

Quelque 1500 personnes seraient requises durant la phase construction.

« Il y a beaucoup de travail à faire », note-t-il alors que plusieurs édifices à logements avaient été démolis ou déménagés vers Gaspé lors de la fin de la mine.

« Quand un projet de cette ampleur va de l’avant. Les entrepreneurs en immobiliers se manifestent très rapidement. Je ne suis pas trop inquiet. Tous les fournisseurs en Gaspésie nous ont contactés », affirme M. Wares lorsqu’on lui demande si des constructeurs ont levé la main.

Sur l’acceptabilité sociale, le géologue ne voit pas trop d’obstacles.

« Dans le cas de Murdoch et de la Gaspésie, je ne pense pas que ce sera un gros défi. Comparé à Malartic, ça devrait être beaucoup plus facile. Mais il y a toujours des enjeux. Il faut gérer ça de près sur plusieurs années. C’est une question de communication constante. À date, aucune opposition ne s’est manifestée, mais on s’attend à ce que ça va venir. Les groupes antimines se manifestent tôt ou tard, mais c’est une question d’aller chercher l’appui de la population locale », poursuit M. Wares qui indique avoir déjà l’appui du gouvernement québécois dans un contexte où il n’y a très peu de production de cuivre au Québec.

« Remettre Mines Gaspé en opération, ça va faire une différence importante vis-à-vis la vision du gouvernement pour alimenter la transition énergétique avec la production de métaux critiques », suggère M. Wares.

Métaux Osisko a conclu avec Glencore une entente d’écoulement en vue de l’achat de 100 % des concentrés produits à Mines Gaspé.

Glencore entend amener le minerai à Rouyn-Noranda ou outre-mer.

« C’est Glencore qui décide sur une base mensuelle. C’est le port de Gaspé qui va accueillir l’exportation pour les navires en Europe », dit-il.

La réhabilitation du rail devient essentielle pour envoyer le produit brut en Abitibi-Témiscamingue alors que Québec vise Gaspé à l’automne 2026 pour la fin de la réfection.

« C’est absolument essentiel. Le système de rail en Gaspésie doit être retapé. On pourrait toujours mettre ça sur un bateau et envoyer ça à Trois-Rivières et ensuite mettre ça sur un train, mais ce sera beaucoup plus facile d’utiliser le réseau ferroviaire en Gaspésie », affirme clairement le géologue.

Une rencontre publique sera organisée cet automne à Murdochville.

Une infolettre sera publiée aux trois mois pour faire état de l’avancement du projet.

Mines Gaspé, alors sous la gouverne de Noranda, a exploité le complexe de cuivre et a produit du concentré de façon continue de 1955 jusqu’à la fermeture de la mine en 1999.

La fonderie a cessé ses opérations en 2002.

L’automne dernier, Osisko affirmait sur la base de forages que le secteur du mont Copper contiendrait 3,1 milliards de livres, ce qui en ferait la plus grande ressource de cuivre inexploitée dans l’Est de l’Amérique du Nord.

À ce moment, la minière avait estimé son projet à 1,5 milliard $ et prévoyait 10 ans pour entrer en exploitation.